Comment voyager avec son vélo électrique ?
Vous avez bouclé vos valises et vous avez l'intention de voyager avec votre vélo électrique ? Voici toutes les solutions que vous preniez la voiture, le train ou même l'avion.
par Emmanuel Armanet 04 Juil 2019 10:00

En cette période estivale qui rime pour de nombreuses personnes avec vacances, le vélo à assistance électrique constitue plus que jamais un formidable moyen de découvrir une région. Il permet d’aligner les kilomètres en faisant, en grande partie, fi des reliefs, et en enchaînant les efforts plusieurs jours consécutifs. C’est valable pour les vélos de route, de randonnées et les VTC, mais aussi bien entendu pour les VTTAE.
Et comme tout le monde n’est pas en vacances malheureusement, nous nous sommes aussi intéressés aux transports en commun. Depuis Paris, le RER peut vous amener en moins d’une heure dans des forêts dépaysantes, au pied de châteaux magnifiques… Enfin, cette démarche peut aussi s’inscrire dans la volonté d’opter pour un mode de transport multimodal. Ainsi, votre VAE pourra vous amener vers une gare de banlieue puis de votre gare d’arrivée à votre travail par exemple.
Suivez notre guide pour voyager en toute sérénité avec votre vélo électrique que vous soyez en voiture, en train ou en avion.

L’avion
Commençons par les choses qui fâchent. Embarquer votre vélo électrique en avion ne sera en effet pas chose aisée. Non pas que celui-ci soit beaucoup plus imposant qu’un vélo classique. La question est en effet ailleurs. Il est tout simplement interdit de transporter en avion une batterie d’une capacité supérieure à 32 000 mAh ou 160 Wh. Et encore, pour les accumulateurs compris entre 100 et 160 Wh le transport en soute est tout juste toléré.
Impossible donc de prendre avec soi, en bagage soute ou cabine, la batterie de son VAE, car elle dépassera toujours cette limitation légale, ou tout du moins réglementaire. À titre d’exemple, chez Bosch, la plus petite batterie affiche 300 Wh au compteur. C’est déjà 2 fois plus que la limite ! Donc, il est quasiment impossible de voyager en avion avec son vélo à assistance électrique complet, c’est-à-dire avec sa batterie. Vous pouvez être tenté de passer celle-ci en toute discrétion dans un sac à dos par exemple. Nous vous déconseillons bien entendu fortement d’agir ainsi. De plus, si vous vous faites attraper, vous devrez au mieux embarquer sans cet accessoire très onéreux, ou au pire tout simplement rebrousser chemin.

Mais conscient de cette problématique, de nombreuses boutiques proposent aujourd’hui un service de location de batteries pour VAE. Bien entendu, il est nettement plus facile d’y trouver des batteries standards comme celle des systèmes Bosch ou Shimano. Par exemple, une batterie Bosch 500 Wh se loue 30 euros par jour chez Culture Velo. Donc il est possible de partir avec son VAE sans sa batterie, puis de louer celle-ci à destination. N’hésitez pas à vous renseigner avant de partir et de réserver une batterie dans la boutique la plus proche de votre destination.

Si vous optez pour cette solution, plus rien ne s’oppose au transport de votre fidèle destrier. Une petite préparation s’impose. Il devra voir ses pédales démontées tout comme sa roue avant qui devra être en sus solidement fixée au cadre. La potence sera quant à elle dévissée afin que le guidon puisse venir se positionner parallèlement au tube supérieur du cadre.
L’ensemble devra prendre place dans un emballage spécifique, et les accessoiristes du secteur ont une vaste gamme de solutions toutes plus ingénieuses les unes que les autres. Sachez cependant que les comptoirs de certaines compagnies aériennes vendent des cartons spéciaux. C’est le cas notamment d’Air France qui propose un carton de 175 x 21,5 x 86 cm. Mesurez donc votre vélo pour vérifier s’il rentre dans ce carton, mais cela ne devrait pas poser de problème. Autre possibilité économiquement très intéressante, transporter votre VAE dans son carton d’emballage si vous l’avez conservé.

Si votre vélo électrique et son emballage pèsent moins de 23 kg (cela sera sans doute souvent le cas à part pour certains VTTAE tout-suspendus), le surcoût n’est généralement pas exorbitant à nos yeux. Prenons le cas d’Air France là encore. La somme supplémentaire varie entre 40 et 125 € au départ de l’Europe en fonction de la zone géographique de votre destination. Pour connaître celle-ci, n’hésitez pas à vous renseigner préalablement.
En métro et en RER
Sans distinguer modèles musculaires et VAE, la RATP proscrit le transport de vélo non pliant. Pour les modèles pliants, leur transport est toléré, mais le cycliste doit voyager debout à ses côtés pour bien le tenir. Cette tolérance génère un flou et cela peut soulever l’ire des autres usagers qui verront d’un mauvais œil la présence d’un vélo aussi pliant et électrique soit-il aux heures de pointe. Cela peut se comprendre. Au cycliste de faire preuve d’intelligence et de savoir-vivre à défaut de vraies solutions telles qu’il en existe dans les pays étrangers (racks de transport à l’avant des bus par exemple).
Petite originalité, la ligne 1 du métro parisien autorise le transport de tous les vélos les dimanches et jours fériés de l’ouverture de la ligne jusqu’à 16 h 30. Aucune trace dans les règlements de mesures spécifiques pour les VAE, . Les autres métropoles françaises pratiquent sensiblement la même chose. À Lyon par exemple, l’accès aux vélos est interdit sur l’ensemble du réseau TCL à l’exception des lignes de funiculaire et de la ligne C du métro, mais sous certaines conditions. Le personnel peut refuser un voyageur accompagné de son vélo s’il estime que les rames sont surchargées.

Revenons à Paris quelques instants. Le RER est plus ouvert puisqu’il est possible de voyager avec son vélo sur l’ensemble des lignes sauf durant les heures de pointe, soit de 6 h 30 à 9 h et de 16 h 30 à 19 h 30. Cette disposition montre bien que le vélo n’est pas ici perçu comme un véritable moyen de transport alternatif et écologique. Il se cantonne à un usage récréatif.
Notons aussi que sur certaines lignes de RER et Transiliens (H, K ; P, J, L et R) et sur certaines rames seulement, il peut y avoir des emplacements réservés à nos chers deux-roues. Là aussi rien ne distingue nos VAE de leurs homologues classiques du point de vue réglementaire.
En train
Avec la SNCF, la situation peut sembler un peu ubuesque de prime abord, car les modalités en matière de transport d’un vélo (là aussi aucun distinguo n’est fait entre cycles classiques et électriques), dépendent du type de train que vous comptez prendre (TGV, OuiGo, Intercités…), et même de la génération de la rame empruntée car toutes ne proposent pas d’aménagements dédiés.
Commençons par les TER. Votre vélo peut vous accompagner gratuitement dans les emplacements prévus à cet effet. Certaines rames proposent des crochets pour suspendre celui-ci par la roue avant. L’opération peut s’avérer difficile avec un VAE pesant plus de 20 kg. Autre limite, les crochets peuvent être sans pitié pour vos jantes qui pourront garder des stigmates de leur passage en train. De plus, si leur largeur convient sans problème à la plupart des modèles, certains VTTAE équipés de gros pneus auront plus de mal à s’accrocher. D’autres rames proposent des espaces dédiés repérés à l’aide d’un pictogramme explicite. Des lignes récemment modernisées proposent même des rampes d’accès pour aider le cycliste à glisser son vélo dans le train.
Dans les TGV, des emplacements sont disponibles pour le transport des vélos. Il faut en réserver un en même temps que votre billet de train. Le surcoût est de 10 € (5 euros dans les Ouigo, la version low cost des TGV). Toutes les lignes ne sont pas compatibles avec ce mode de transport des vélos, vous en trouverez la carte en cliquant ici. Sachez aussi que sur une même ligne, tous les TGV n’offriront pas forcément d’espace dédié aux vélos. Une nouvelle fois, s’informer avant son voyage est plus qu’indispensable.
De plus, il est possible de ne pas s’acquitter de frais supplémentaires pour transporter votre vélo dans les TGV. Pour cela, il faut le faire rentrer dans une housse d’une taille maximale de 120 x 90 cm. Il faudra nécessairement démonter certains éléments de votre vélo électrique (une ou deux roues, potence, tige de selle…) pour faire rentrer un modèle de taille classique. Bien entendu, les vélos électriques pliants ne poseront eux aucun problème. Contrairement à l’avion, il n’est pas question ici de poids.

Dernière catégorie de train, les Intercités facturent également le transport du vélo 10 €. Des espaces spécifiques sont proposés, soit des crochets soit une zone où l’on peut déposer son vélo. La réservation n’est pas toujours obligatoire, pour vous, comme pour votre destrier.
Enfin, passons les frontières. Les Eurostar acceptent les vélos pliés et démontés dans une housse de 120 x 90 cm dans la limite des places disponibles. La réservation est obligatoire avec 30 livres sterling (33 € environ) à rajouter au prix de votre billet. Dans un Thalys, un vélo peut être transporté gratuitement avec ses deux roues démontées et placé dans une housse non rigide de 135 x 85 x 30 cm au maximum. Un vélo pliant échappe à la housse obligatoire à condition de ne pas dépasser les dimensions suivantes : 75 x 53 x 30 cm. Enfin, les TGV Lyria transportent eux aussi les vélos gratuitement dans une housse de 120 x 90 cm.

En voiture
Vous pouvez aussi choisir de vous déplacer en voiture. Si celle-ci le permet, vous pouvez simplement transporter votre vélo à l’intérieur de l’habitacle en abaissant par exemple la banquette arrière de votre véhicule. Auquel cas, rien de particulier à dire, si ce n’est de bien l’arrimer. Nous nous intéressons donc surtout aux solutions de portage extérieures. Trois types de porte-vélos existent avec des produits à chaque fois déclinés en plusieurs capacités c’est-à-dire en nombre de vélos que l’on peut y fixer. Ces trois types sont donc sur le toit, sur le hayon et sur boule d’attelage.

Les porte-vélos sur le toit acceptent pour la plupart des vélos pesant moins de 20 kg. Les VAE sous cette barre sont relativement rares, mais il suffit d’enlever leur batterie pour que les choses rentrent dans l’ordre la plupart du temps. Il existe de nombreux systèmes de ce type, certains venant se fixer au niveau de l’axe des roues et nécessitant donc de démonter la roue avant.
Parmi une offre pléthorique, nous avons été particulièrement séduits par le Thule UpRide qui se distingue de la concurrence par le fait qu’il n’exerce aucun point de pression sur le cadre, évitant ainsi tout risque d’abîmer la peinture de celui-ci. Mais transporter son vélo sur le toit entraîne à nos yeux plusieurs inconvénients. Au-delà de l’appréhension que de nombreuses personnes avouent, il peut être difficile de porter un vélo de plus de 15 kg à bout de bras pour le poser sur la voiture. De plus, celle-ci doit déjà proposer des barres adéquates pour fixer le porte-vélo. Si ce n’est pas le cas, il faudra donc prévoir un investissement supplémentaire. Enfin, votre vélo placé sur le toit vous empêchera de vous garer dans les parkings souterrains ou encore de profiter des péages automatiques.

La solution la plus souvent rencontrée sur les routes estivales est certainement le porte-vélo sur hayon. Il s’agit d’un support qui vient se fixer à l’arrière de votre voiture avec des crochets et des sangles que l’on doit tendre pour empêcher le tout de bouger. La mise en place doit être rigoureuse sous peine d’abimer la carrosserie de votre automobile, voire de perdre votre chargement. Et pensez à laisser la plaque d’immatriculation visible pour éviter l’amende.
Les porte-vélos de ce type ne sont pas réellement prévus pour transporter des vélos électriques forcément plus lourds que leurs congénères classiques. Selon les modèles, le poids maximal est de 10 à 15 kg. Vérifiez bien cette donnée avant d’acheter votre porte-vélo, et à enlever la batterie au moment de le charger. Autre vérification indispensable, la compatibilité de votre véhicule. En effet toutes les voitures n’acceptent pas ces porte-vélos. Ceux-ci sont moins contraignants que les modèles sur le toit mais ils peuvent gêner la rétrovision du conducteur.
L’offre est pléthorique avec des premiers prix qui commencent à moins de 40 €. Mais nous vous déconseillons les produits les moins onéreux pour transporter un VAE qui flirte, sans sa batterie, avec la limite de poids. Si votre budget le permet, n’hésitez pas à investir les 350 € réclamés pour le Superbones 3 de la marque américaine Saris, aussi simple à installer que robuste avec un poids admissible par vélo de 15,9 kg.

Enfin, si vous pensez que vous serez souvent amené à transporter régulièrement votre ou vos vélos à assistance électrique, craquez pour une solution sur boule d’attelage. C’est plus onéreux, mais certainement ce qu’il y a de plus pratique à nos yeux. Premier élément indispensable bien entendu, votre voiture doit être équipée de la dite boule d’attelage. Cet équipement peut prendre la forme d’une option commandée en même temps que votre voiture ou être rajouté par la suite.
La mise en place est ultra simple et certaines marques vont même jusqu’à proposer des rampes pour faciliter l’installation des vélos. Le transport est particulièrement sûr et les vélos positionnés relativement bas ne viennent pas énormément perturber l’aérodynamisme de la voiture. Résultat des courses, moins de bruits et une consommation en carburant qui ne grimpe que faiblement. Autre avantage de ce type de porte-vélos, ils acceptent des modèles plus lourds et il sera donc souvent possible de transporter son VAE complet c’est-à-dire avec sa batterie. C’est le cas notamment de notre produit préféré, le Thule VeloSpace XT qui existe pour deux ou trois vélos. Ce modèle affiche une qualité de fabrication exemplaire, et se montre très facile à installer avec des molettes de serrage futées qui vous préviennent lorsque le couple de serrage optimal est atteint. Il peut basculer avec les vélos pour vous permettre d’accéder à votre coffre sans avoir à tout démonter. Sachez en prime qu’il accepte des vélos de 30 kg. Tout ceci a un prix, 609 € en version double en l’occurrence.
Quelle que soit la solution de portage que vous choisissez, n’hésitez pas à vous entraîner un peu avant en effectuant plusieurs montages à blanc avant de partir.

Impossible d’évoquer le transport de cycle en voiture sans évoquer le constructeur allemand Opel qui a lancé dès le début des années 2010 le système FlexFix. Toujours unique sur le marché, il s’agit d’un ingénieux porte-vélos intégré. Le système se déploie en jouant sur une manette dissimulée dans le coffre. Il sort alors d’un pare-chocs. Il suffit ensuite de faire pivoter les feux et la plaque d’immatriculation. Et le dispositif est prêt à accueillir deux vélos. C’est tout simplement génial, y compris pour un VAE de plus de 20 kg !

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