Model X : Quel bilan après 500 km au volant du SUV électrique de Tesla ?
Modularité intérieure, ergonomie, volume habitable, côtés pratiques ou défaut apparents, qu’apporte vraiment le Model X 100 D au quotidien ? Comment ravitailler notre mastodonte en électricité avec la densité de bornes électriques actuelle ? Ville, route, campagne, nous avons parcouru plus de 500 km en oubliant les stations-service traditionnelles.
par Nico Heidet 08 Août 2018 12:00
On aime
- Les portes à ouverture et fermeture automatique
- La présentation intérieure
- Le système d'info-divertissement
- La gestion électrique de la modularité
- L'accélération
On n'aime pas
- L'espace d'ouverture des portes arrière
- L'autonomie l'hiver
- Les temps de recharge
- Le style trop lissé
- Le tarif élitiste
Verdict
Moteur | Electrique |
Puissance | 422 chevaux |
Autonomie (Données constructeur/Relevées) | 565 km / entre 270 et 410 km |
0 à 100 km/h | 4,9 secondes |
Temps de recharge | 1h30 (Supercharger Tesla) / 5 à 6h (Wallbox Tesla) / 35 h (prise standard) |
Volume du coffre | 2 180 litres (configuration 5 places) |
Premier SUV de la gamme Tesla arrivé en 2016, le Model X n’est pas fait pour aller crapahuter. Sa taille en fait plutôt un grand véhicule familial qui peut accueillir jusqu’à 7 personnes au total. Sa particularité, c’est qu’il bénéficie de deux moteurs électriques dont la puissance de 517 ch est répartie sur les roues avant et arrière. En outre, le Model X est proposé dans une version moins puissante de 422 ch.

Faut-il craquer pour la Tesla Model X ?
Oui, pour son intérieur
C’est sans doute l’un des habitacles qui impressionne le plus sur le marché. Ce qu’il faut retenir, c’est sa présentation très épurée évitant trop de boutons. Presque toutes les fonctions sont réunies dans un écran central très imposant mais parfaitement intégré. A vrai dire, même si on prend ses marques assez rapidement, on se rend vite compte que Tesla a du faire appel à un autre constructeur pour certains détail comme les commandes de clignotants/essuie-glace et de levier de boîte automatique.
C’est d’ailleurs Mercedes qui a fourni le constructeur pour ces quelques éléments. Dans l’ensemble, la finition fait quelques progrès sur le Model X, gommant les imperfections du Model S. On obtient ainsi une ambiance aussi high-tech que haut de gamme.

Oui, pour son système d’info-divertissement
Alors que la plupart des constructeurs automobiles développent chacun de leur côté un système d’info-divertissement, Tesla a opté pour l’interface la plus simple qui soit. Au programme un écran vertical de 17 pouces dont les menus sont très simples et le fonctionnement de l’interface très rapide.
Dans le détail, on trouve un système audio de grande qualité mais aussi une partie « ordinateur de bord » extrêmement pratique pour connaitre avec exactitude sa consommation en énergie et son autonomie au kilomètre près. L’ensemble s’accompagne d’une connexion Internet permettant d’afficher quasiment en permanence (cela dépendra de l’efficacité de la 4G…) la cartographie via Google Earth. Notez également qu’un abonnement à Spotify est inclus dans le système. Enfin, une multitude de fonctions peuvent être contrôlées via l’application pour smartphone afin de gérer à distance aussi bien la climatisation que de garer sa voiture, en restant à quelques mètres d’elle, cela va de soi.

Oui, pour son volume habitable
Contrairement à la plupart des voitures thermiques traditionnelles, Tesla conçoit ses plate-formes de véhicules de manière spécifique. A l’instar du modèle S (la berline de Tesla), le modèle X a été conçu autour de sa base en sandwich incluant d’imposantes batteries.
Dépourvu de tunnel de transmission, l’habitacle offre ainsi un volume très généreux et les occupants, quelle que soit leur place, bénéficient d’une grande impression d’espace. Véhicule électrique oblige, l’implantation des batteries, l’absence de réservoir à carburant et de ligne d’échappement permettent d’obtenir un volume de coffre tout simplement gigantesque en configuration 5 places : plus de 2 100 litres.
Oui, pour son confort routier
En roulant à bord du Model X, le confort est largement au rendez-vous. Livré de série avec une suspension pneumatique pilotée, notre SUV se révèle un tout petit peu plus souple que la berline Modèle S dont il partage la plate-forme. Faire de longs trajets à bord de notre engin devient donc une simple formalité. Même les parcours urbains avec les nids de poule parisiens et les petites routes sont avalés avec un très bon niveau de confort. Confort qui ne met par pour autant à mal la liaison au sol du SUV de Tesla. Le poids des batteries situé très bas lui permet d’éviter toute prise de roulis excessive et rend donc notre engin de près de 2,5 tonnes très sain.

Oui, pour ses 7 places
Même remarque que pour le volume gigantesque du coffre. Vu qu’il est totalement débarrassé de moteur thermique, le Model X n’embarque ni ligne d’échappement, ni réservoir de carburant. Son immense batterie implantée en sandwich permet de libérer beaucoup d’espace. Notamment celui que l’on peut dédier à deux sièges supplémentaires dans le coffre. Les 2 occupants trouveront d’ailleurs leur compte en terme d’espace aux jambes.
La garde au toit est toutefois plus limitée en raison du profil de ce SUV avec son toit qui redescend vers l’arrière. Notez que ces deux sièges électriques viennent s’intégrer dans le plancher du coffre et leur cinématique peut être pilotée à partir de l’écran tactile central.

Oui et non, pour ses portes Falcon
Sans doute l’un des aspects les plus impressionnant de ce Tesla X, les portes dites « Falcon Wings » permettent un accès plus facile aux places arrière. Autre côté pratique, on peut les actionner pour l’ouverture mais aussi la fermeture (au même titre que les portes avant) directement depuis la télécommande ou encore de l’écran tactile central. Toujours pratique, les nombreux capteurs invisibles implantés dans ces deux portes qui permettent d’éviter tout contact avec un objet comme le toit d’un parking sous-terrain par exemple.
Le vrai souci, c’est tout simplement leur cinématique. Elles sont grandes et larges ce qui implique un besoin d’espace très important à côté de la voiture pour permettre leur ouverture. Concrètement, vu la taille des places que les exploitants allouent dans l’hexagone, inutile d’imaginer garer votre Tesla X dans le parking d’une grande ville. A moins de déposer vos occupants avant de vous garer, ce qui n’est pas insurmontable il est vrai, sauf quand il s’agit d’enfants en bas âge.

Oui et non, pour ses performances
Vous le savez sans doute, ce qui interpelle toujours chez Tesla, c’est la puissance et le couple disponibles dès le démarrage. Sur notre X P100D, il faut compter sur un puissance totale de 422 ch. Une puissance toute relative au poids de 2,5 tonnes. Elle permet tout de même d’être à 100 km/h en 4,9 secondes et d’atteindre une vitesse de pointe de 250 km/h sur circuit.
Il faut toutefois garder la tête froide par rapport aux performances d’une Tesla. Au delà de 180 km/h, l’accélération s’essouffle, si bien qu’il semble assez hasardeux, même sur anneau de vitesse, d’aller chercher cette vitesse de pointe car cette manoeuvre n’a d’autre résultante que d’épuiser prématurément la batterie. Pour rappel, lorsque qu’une batterie de ce type se prend une gros décharge, elle a tendance à surchauffer. Tesla fait donc appel à de puissants ventilateurs permettant de la refroidir qui sont alimentés par… la batterie elle-même. Résultat, même si une Tesla est très connue pour ses accélérations parfois phénoménales, mieux vaut se contenter d’une ou deux démonstrations tout au plus. A moins d’avoir un superchargeur à proximité.

Oui et non, pour le réseau de Superchargeurs
Globalement, Tesla a beaucoup oeuvré pour déployer un vaste réseau de Superchargeurs sur toute l’Europe, soient près de 8 500 bornes. Ils permettent une recharge complète en 1h30 environ quand un prise classique demande parfois deux jours. Généralement, ces Superchargers permettent surtout de récupérer environ 200 km d’autonomie en se branchant environ 30 mn. Alors forcément, sur le papier, le principe est séduisant.
Mais dans la pratique, quand on a l’habitude d’avoir de grandes autonomies offertes par des moteurs diesel, on a généralement aussi perdu l’habitude de s’arrêter tous les 200 km, de surcroit pour une durée de 30 mn. Concrètement, pour partir en vacances l’été quand on a le temps, oui. Pour travailler, non. Il faut toutefois reconnaître à Tesla un gros développement de son réseau de Superchargeurs en Europe, et plus précisément en France où il est désormais possible de traverser le pays dans tous les sens avec une voiture du constructeur.

Oui, pour son autonomie améliorée, sauf en hiver
Sur notre model X 100D, la batterie plus importante que la version 90D permet d’obtenir une autonomie supérieure. Le constructeur annonce d’ailleurs qu’elle peut ici atteindre 565 km. Bien entendu, dans la vraie vie, il faut s’attendre à moins. En dessous de 300 km en utilisation sur autoroute, voire moins en hiver. En effet, les batteries n’aiment pas le froid et elles s’avèrent bien moins efficaces dès que le thermomètre s’approche du 0. De plus, le Cx de notre engin ne favorise pas la consommation par rapport au Modèle S.

Non, pour le temps de charge sur une prise classique
Pour ce qui est du temps de recharge sur une prise classique, il vous faudra être patient. Très patient même. Le constructeur ne l’annonce pas clairement mais il faut compter presque deux jours pour arriver au bout de la recharge. Les clients Tesla se font généralement installer un chargeur spécifique plus gros nommé wallbox qui est doté d’un ampérage plus élevé. Il permet une recharge en 5 à 6 heures. On trouve également ce type de chargeur de nombreux hôtels partenaires de Tesla.

Non, pour sa taille en ville
Autant être clair, le Tesla X est un régal à manoeuvrer grâce à une direction aussi agréable qu’efficace et des caméras implantées absolument partout pour éviter toute éraflure. Mais il faut se rendre à l’évidence, 5,04 mètres pour n’importe quelle ville en France, cela n’a pas vraiment de sens car il est fort difficile de trouver une place assez grande dans une rue. Et de surcroit très difficile de la garer dans un parking payant dont les places sont généralement calibrées pour des voitures qui… n’existent tout simplement plus sur le marché.

Oui et non, pour son tarif
105 650 euros, c’est le tarif hors options de notre Modèle X100 D. Autant dire élevé car même s’il est bien équipé, il est facilement envisageable d’y ajouter des options. C’est également le cas de l’Audi Q7 e-Tron son plus proche rival qui garde toutefois la possibilité de rouler en moteur thermique lorsque les batteries sont vides.
Il faut toutefois compter sur d’autres paramètres comme la carte grise gratuite, les 6 000 euros de bonus écologique, l’exonération sur la TVS pour les sociétés, et bien entendu le coût de rechargement de la voiture. En rechargeant la nuit, le coût représente 4 euros seulement (selon l’opérateur choisi) par recharge (très loin de ce que l’on paye aux stations-service et en grande partie à l’Etat pour un plein de carburant).
Enfin pour l’entretien, une voiture 100% électrique ne nécessite pas de grosses interventions par rapport à une voiture dotée d’un moteur thermique. Le constructeur annonce même un plan d’entretien sur 3 ans comprenant 3 révisions pour un forfait de moins de 2 000 euros. Aucun SUV de cette taille, et même beaucoup plus petit, ne propose à ce jour un tarif d’entretien aussi bas.

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jean claude gobbi, 07/09/2018 - 20:28
Tesla est sans conteste un précurseur!mais pour clients fortunés - on attends avec impatience des modeles démocratisés à prix abordables et recharges plus rapides ! Prets??? Partez !!
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