Essai du scooter électrique Askoll eS3 : Que vaut le neo Ciao italien ?
Il ressemble comme deux gouttes d’eaux au célèbre Piaggio Ciao et vient lui aussi d’Italie. Mais l’Askoll eS3 siffle en roulant sans émettre de gaz polluants. Que vaut ce scooter électrique accessible à moins de 2 900 € avec le bonus écolo ?
par Maxime Fontanier 11 Avr 2019 10:00
Spécialiste des moteurs électriques pour les appareils électroménagers depuis 1978, Askoll a décidé d’investir le marché de la mobilité électriques en 2015 pour commercialiser son premier scooter deux ans plus tard. Le constructeur italien conçoit tout de A à Z dans son usine de Vicence à savoir la motorisation, le design et même l’assemblage des cellules de ses batteries d’origine Samsung ou Panasonic.
Askoll commercialise aujourd’hui 8 déclinaisons de vélos à assistance électriques baptisés eB et trois versions de son scooter eS. Accessible à partir de 1 990 €, l’Askoll eS1 est un équivalent 50 cm3 qui délivre une puissance 1500 W avec une batterie de 1 kWh. L’Askoll eS2 à 2 990 € est une évolution biplace avec deux batteries (donc 2 kWh) et un moteur de 2 200 W. La version eS3 que nous essayons ici délivre 2 700 W et offre une capacité énergétique de 2,7 KWh. Capable d’atteindre 70 km/h de vitesse de pointe, ce modèle intègre la catégorie des véhicules 125 cm3. Il nécessite donc le permis A1 ou le permis B (+ formation de 7 h). Facturé 3 590 €, l’Askoll eS3 profite actuellement d’un bonus écologique de 700 € qui peut être cumulé avec des aides régionales pour les professionnels (jusqu’à 1 500 € en île de France). L’occasion de craquer pour ce scooter électrique ?
On aime
- Autonomie convaincante
- Fabrication soignée
- Aspects pratiques bien pensés
- Partie cycle bien équilibrée
- Batteries et chargeurs facilement amovibles
On n'aime pas
- Vitesse de pointe insuffisante pour les voies rapides
- Petit "bip" incessant pour indiquer la mise en route du véhicule
- Difficulté à gravir les fortes pentes
- Permis B ou A1 requis comme pour les 125 cm3
Verdict
Intelligent, propre et bien fabriqué, l’Askoll eS3 est un véhicule parfaitement adapté aux métropoles saturées. Sa partie cycle rigoureuse s’accompagne d’une autonomie suffisante et d’un système de recharge amovible astucieux. Dommage qu’il n’offre pas plus d’allonge pour emprunter les grands axes et séduire les banlieusards.
Moteur | Sans balais à aimants permanents |
Puissance | 2,7 kW |
Couple à la roue | 130 Nm |
Poids | 85 kg |
Capacité des batteries | 2,8 kW (2 x 1,4 kWh) |
Autonomie réelle | entre 60 et 85 km |
Temps de charge | 80% en 6h et 100% en 9h |
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6 raisons de craquer (ou pas) pour l’Askoll eS3
Oui, pour sa partie cycle sérieuse et bien équilibrée
Conçu dès l’origine comme un véhicule électrique, l’Askoll eS dispose d’une architecture optimisée autour de ses batteries qui sont situées sous la selle. Le moteur synchrone sur le bras oscillant est lui aussi bien centré pour optimiser l’équilibre et le confort. La transmission par courroie se révèle plus douce à l’usage qu’un moteur intégré directement dans la roue. De plus, il donne ainsi moins de fil à retordre à l’amortisseur arrière. Ce dernier filtre correctement les chocs et s’accompagne d’une petite fourche télescopique efficace sur les pavés parisiens.
Il faut dire qu’avec seulement 85 kg sur la balance, l’Askoll eS3 n’a pas besoin d’avoir des suspensions de compétition pour être correctement amorti. Le disque de frein avant et le tambour arrière sont couplés, ce qui suffit également à lui conférer des ralentissements très sécurisant, d’autant que les pneus bi-gomme développés spécifiquement accrochent bien sur le sec. En l’absence de système ABS, il faudra toujours rester prudent pour ne pas bloquer les roues sur sol mouillé.

Essai de la Vespa Elettrica : Que vaut le scooter électrique italien ?
Oui, pour ses aspects pratiques
A l’instar du Piaggio Ciao qui a fait le bonheur de nombreux adolescents de 1967 à 2006, l’Askoll eS oscille entre deux univers. Ses grandes roues et son guidon dénudé lui confèrent un air de cyclomoteur, mais son plancher plat et son tablier de protection le classent plutôt dans la catégorie des scooters. Malgré son petit gabarit et son guidon assez bas, l’Askoll offre suffisamment d’espace aux jambes même pour les grands gabarits.
La selle relativement courte oblige à se rapprocher intimement en duo mais permet d’ajouter un grand top case (facturé 120 €) sans nuire à la compacité du véhicule. À cela s’ajoutent un crochet porte sac et une boîte à gants à serrure intégrant une prise 12 V.

Non, pour sa vitesse de pointe insuffisante
Bien qu’étant homologué dans la catégorie 125 cm3, l’Askoll eS3 offre des performances plus proches de celles d’un scooter 50 cm3 débridé. Les accélérations suffisent pour s’extraire dignement au feu vert, et les reprises entre 30 et 60 km/h sont assez vives.
Mais la vitesse de pointe se limite à 70 km/h sur un sol parfaitement plat. Suffisant pour emprunter les boulevards périphériques et autres rocades, mais trop court pour sortir de la ville d’autant que le petit moteur électrique n’apprécie pas les pentes trop raides. L’Askoll eS3 est autorisé à emprunter les autoroute et nationales, mais mieux vaut éviter de s’y aventurer, au risque de se faire frôler par les camions qui doivent se décaler pour vous doubler.

Oui, pour son autonomie convaincante
L’Askoll eS3 propose trois modes de conduite et dispose d’un freinage régénératif déconnectable au guidon pour évoluer en roue libre. Lorsque les deux batteries sont pleines l’indicateur d’autonomie indique 64 km sur le mode power, 69 km en mode normal et 89 km en mode eco. Durant notre essai sur Paris, nous n’avons utilisé que le mode power et nous avons réalisé un tour complet du périphérique soit 35 km, sans ménager l’accélérateur, la vitesse étant limitée à 70 km/h. Après 52 km, les batteries affichaient 11 et 14 % de charges restantes. Un bon résultat qui permet d’effectuer la grande majorité des déplacements urbains.

Oui, pour ses batteries et son chargeur amovibles
Situées en position verticale et légèrement inclinés sous la selle, les deux batteries au lithium-ion de l’Askoll eS3 sont amovibles. Elles se rangent et se retirent très facilement grâce à des anses et à des branchements bien conçus. Le petit chargeur intégré se manipule lui aussi très simplement, ce qui permet de recharger aussi facilement sur une prise extérieure qu’à domicile.
Chaque batterie de 1,4 kWh pèse 8 kg soit l’équivalent d’un pack de bouteilles d’eau. Il faudra toutefois tabler sur 9 heures pour réaliser une charge à 100%, et 6 h pour une charge à 80% des deux batteries sur une prise classique. Un temps d’attente relativement long qui s’explique par la modeste puissance du chargeur.

Oui, pour son tarif compétitif sur le marché de l’électrique
A 3 590 €, l’Askoll eS3 reste certes plus onéreux qu’un petit scooter 125 cm3 thermique qui sera plus performant et donc plus polyvalent. Mais son tarif demeure raisonnable pour un véhicule électrique abouti et fabriqué avec soin en Italie. Grâce au bonus écologique de 700 €, l’Askoll descend sous la barre des 3 000 €. Il devient donc très compétitif d’autant qu’il nécessite très peu d’entretien et ne consomme pas une goutte d’huile et d’essence. Notez que le modèle eS2 accessible sans permis dès 14 ans et facturé 2 990 € profite d’un bonus de 525 €, pour descendre sous les 2 500 €.

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, 29/08/2019 - 19:55
Bonjour,
Ou puis faire un essai de L'Askoll eS3 ?
h.delzenne@yahoo.fr
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